Les solutions pour le financement d’un fonds de commerce

achat fond de commerce

 

 

Acquérir un fonds de commerce est une étape cruciale pour tout entrepreneur souhaitant se lancer ou développer son activité. Que ce soit pour reprendre une boutique, un restaurant, ou une entreprise de services, le financement représente souvent un défi majeur. En effet, le coût d’un fonds de commerce peut être conséquent, nécessitant un investissement initial important. Heureusement, plusieurs solutions de financement existent, adaptées aux besoins et aux capacités de chaque porteur de projet.

Dans cet article, nous passerons en revue les différentes options disponibles, des prêts bancaires aux aides publiques, en passant par des alternatives comme le crowdfunding ou le capital-investissement. L’objectif est de vous aider à identifier la meilleure stratégie de financement pour concrétiser votre projet dans les meilleures conditions.

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Les solutions de financement classiques

Lorsqu’il s’agit de financer l’achat d’un fonds de commerce, les solutions classiques restent les plus sollicitées par les entrepreneurs. Elles reposent principalement sur des mécanismes éprouvés, souvent appuyés par des établissements bancaires ou des organismes de prêt spécialisés.

Le prêt bancaire professionnel

Le prêt bancaire est l’une des solutions les plus courantes pour financer un fonds de commerce. Les banques proposent des crédits professionnels avec des durées de remboursement généralement comprises entre 5 et 7 ans. Cependant, pour obtenir un financement, l’entrepreneur doit répondre à plusieurs critères :

  • Présenter un business plan détaillé démontrant la rentabilité du projet.
  • Apporter un apport personnel, souvent exigé à hauteur de 20 à 30 % du montant total.
  • Fournir des garanties, telles qu’un nantissement sur le fonds de commerce, une hypothèque ou une caution personnelle.

Bien que les taux d’intérêt puissent varier selon les établissements et la situation économique, le prêt bancaire demeure une option sécurisée et accessible pour les porteurs de projet disposant d’un dossier solide.

Le crédit-bail (ou leasing)

Le crédit-bail est une alternative intéressante au prêt bancaire. Il permet d’exploiter un fonds de commerce sans en être immédiatement propriétaire. Un organisme financier acquiert le fonds de commerce et le loue à l’entrepreneur, qui peut ensuite en devenir propriétaire à la fin du contrat en levant l’option d’achat. Cette solution offre plusieurs avantages :

  • Une préservation de la trésorerie, car aucun investissement initial n’est nécessaire.
  • Une flexibilité financière grâce à des loyers modulables.
  • Une option d’achat permettant d’acquérir définitivement le fonds de commerce à l’issue du contrat.

Cependant, le coût total du crédit-bail peut être plus élevé qu’un financement classique, et il est essentiel d’analyser les conditions du contrat avant de s’engager.

L’apport personnel et les prêts d’honneur

Un apport personnel est souvent un atout majeur pour rassurer les banques et investisseurs. Plus l’apport est élevé, plus les chances d’obtenir un financement complémentaire sont grandes. Lorsque l’entrepreneur ne dispose pas de fonds suffisants, il peut se tourner vers des dispositifs comme les prêts d’honneur.

Les prêts d’honneur sont accordés sans garantie ni caution personnelle par des organismes comme Initiative France ou Réseau Entreprendre. Ils permettent d’obtenir des sommes pouvant aller de 10 000 à 50 000 euros, selon le projet, et sont souvent octroyés à taux zéro. Leur principal avantage est qu’ils peuvent être utilisés pour compléter un apport personnel et ainsi renforcer la crédibilité du dossier de financement.

Ces solutions classiques restent des piliers essentiels du financement d’un fonds de commerce. Toutefois, d’autres dispositifs complémentaires, notamment les aides publiques, peuvent également faciliter l’accès aux capitaux nécessaires.

Les aides et subventions publiques

Pour financer l’achat d’un fonds de commerce, les entrepreneurs peuvent bénéficier de diverses aides publiques. Ces dispositifs, proposés par l’État, les collectivités locales ou des organismes spécialisés, permettent de réduire l’investissement initial, d’obtenir des garanties ou d’accéder à des financements à des conditions avantageuses.

Les aides de Bpifrance

Bpifrance, la banque publique d’investissement, accompagne les entrepreneurs en leur proposant des solutions adaptées au financement des fonds de commerce. Parmi les dispositifs phares :

  • Le prêt d’amorçage : destiné aux créateurs et repreneurs d’entreprises, il permet de financer une partie du fonds de commerce sans garantie personnelle.
  • La garantie de prêt bancaire : Bpifrance peut couvrir jusqu’à 50 % du prêt bancaire contracté par l’entrepreneur, facilitant ainsi l’obtention du crédit auprès des banques.
  • Les prêts participatifs : ces financements sont octroyés sans garantie et permettent de compléter un apport personnel.

Ces solutions offrent un véritable coup de pouce aux entrepreneurs ayant un projet solide mais disposant de fonds propres limités.

Les aides régionales et locales

En complément des dispositifs nationaux, de nombreuses régions, départements et municipalités proposent des aides spécifiques aux entrepreneurs souhaitant reprendre un fonds de commerce. Parmi ces dispositifs :

  • Les subventions à la création ou à la reprise d’entreprise : certaines collectivités accordent des aides financières directes pour encourager la reprise d’activités commerciales locales.
  • Les prêts d’honneur régionaux : en plus des prêts nationaux, certaines régions proposent des prêts à taux zéro destinés aux repreneurs.
  • Les exonérations de charges : en fonction du secteur d’activité et de la zone géographique, il est possible de bénéficier d’exonérations fiscales ou sociales temporaires pour alléger les charges de l’entreprise.

Il est conseillé de se rapprocher des chambres de commerce et d’industrie (CCI) ou des agences de développement économique locales pour identifier les aides disponibles.

Les exonérations fiscales et sociales

L’État met également en place des dispositifs fiscaux et sociaux pour faciliter la reprise d’un fonds de commerce. Certains entrepreneurs peuvent bénéficier de :

  • L’ACRE (Aide à la Création ou à la Reprise d’Entreprise) : elle permet une exonération partielle des charges sociales pendant la première année d’activité.
  • Le dispositif ZFU (Zone Franche Urbaine) : si le fonds de commerce est situé dans une ZFU, l’entrepreneur peut bénéficier d’exonérations fiscales sur plusieurs années.
  • Les crédits d’impôt et réductions fiscales : certains secteurs d’activité ou zones prioritaires offrent des allègements fiscaux aux nouveaux entrepreneurs.

Ces aides publiques constituent un levier important pour réduire les coûts liés à l’acquisition d’un fonds de commerce et sécuriser son financement. Toutefois, elles doivent souvent être combinées avec d’autres solutions, notamment des financements alternatifs, pour couvrir l’intégralité des besoins.

Les solutions alternatives

En complément des financements classiques et des aides publiques, les entrepreneurs peuvent se tourner vers des solutions alternatives pour financer l’achat d’un fonds de commerce. Ces options, plus flexibles, permettent de diversifier les sources de financement et d’adapter la stratégie en fonction du projet et des ressources disponibles.

Le financement participatif (crowdfunding)

Le financement participatif, ou crowdfunding, est une solution innovante qui permet de mobiliser un grand nombre de contributeurs via des plateformes en ligne. Il existe trois principaux types de crowdfunding :

  • Le don avec ou sans contrepartie : les contributeurs soutiennent le projet sans attendre de retour financier. Ce modèle est souvent utilisé pour des projets à fort impact social ou local.
  • Le prêt participatif (crowdlending) : des particuliers prêtent de l’argent à l’entrepreneur avec un remboursement sur une durée définie, souvent assorti d’un taux d’intérêt.
  • L’investissement en capital (crowdequity) : les contributeurs deviennent actionnaires de l’entreprise en échange de leur participation financière.

Cette solution est particulièrement adaptée aux projets bénéficiant d’une forte communauté ou d’un concept innovant. En plus de lever des fonds, elle permet de tester l’intérêt du marché et de créer une base de clients fidèles avant même le lancement de l’activité.

Le capital-investissement : business angels et fonds d’investissement

Les entrepreneurs peuvent également faire appel à des investisseurs privés pour financer leur fonds de commerce. Deux acteurs principaux interviennent dans ce cadre :

  • Les business angels : ces investisseurs individuels apportent non seulement des fonds, mais aussi leur expertise et leur réseau pour accompagner la réussite du projet.
  • Les fonds d’investissement : certaines structures spécialisées financent la reprise d’entreprise en échange d’une participation au capital. Ce type de financement est plus courant pour les projets de grande envergure ou présentant un fort potentiel de croissance.

Bien que ces solutions permettent d’accéder à des montants importants, elles impliquent souvent une dilution du pouvoir de décision, car les investisseurs peuvent souhaiter être impliqués dans la gestion de l’entreprise.

La location-gérance : une alternative progressive

Plutôt que d’acheter immédiatement un fonds de commerce, il est parfois possible d’opter pour la location-gérance. Ce dispositif permet à un entrepreneur d’exploiter un commerce en versant un loyer au propriétaire, avec la possibilité d’acheter le fonds après une certaine période. Cette option présente plusieurs avantages :

  • Réduire l’investissement initial en reportant l’achat définitif.
  • Tester la rentabilité du commerce avant de s’engager pleinement.
  • Faciliter l’obtention d’un prêt bancaire après avoir prouvé la viabilité du projet.

La location-gérance est une solution intéressante pour les entrepreneurs qui souhaitent limiter les risques tout en se constituant progressivement un apport en vue d’un achat définitif.

Ces alternatives permettent de compléter ou de remplacer un financement bancaire traditionnel, offrant ainsi plus de flexibilité aux porteurs de projet. Cependant, quel que soit le mode de financement choisi, une bonne préparation du dossier est essentielle pour convaincre les partenaires financiers.

 Préparer son dossier de financement

Quel que soit le mode de financement choisi, une préparation rigoureuse du dossier est essentielle pour maximiser ses chances d’obtenir un financement. Les banques, investisseurs et organismes d’aide attendent une présentation claire et argumentée du projet, mettant en avant sa viabilité et sa rentabilité.

Élaborer un business plan solide

Le business plan est la pierre angulaire de toute demande de financement. Il doit démontrer la faisabilité du projet et rassurer les financeurs. Il comprend généralement :

  • Une présentation du projet : nature de l’activité, historique du fonds de commerce, opportunités du marché.
  • Une étude de marché : analyse de la concurrence, cible client, positionnement.
  • Une stratégie commerciale : modes de distribution, communication, prévisions de chiffre d’affaires.
  • Un prévisionnel financier : comptes de résultat prévisionnels, plan de trésorerie, retour sur investissement.

Un business plan bien construit permet de convaincre les financeurs de la solidité du projet et d’attester de sa rentabilité à moyen et long terme.

Déterminer son apport personnel et ses besoins financiers

Avant de solliciter un financement, il est crucial de bien évaluer ses besoins et sa capacité d’investissement. Un apport personnel de 20 à 30 % du montant total est souvent requis pour obtenir un prêt bancaire. Cet apport peut provenir de :

  • Économies personnelles.
  • Prêts d’honneur.
  • Apports de proches (love money).

Déterminer précisément son besoin en financement permet de choisir les solutions les plus adaptées et de présenter un plan de financement cohérent.

Préparer les documents justificatifs

Les organismes de financement demandent souvent un certain nombre de documents pour évaluer le dossier :

  • Pièces d’identité et justificatif de domicile.
  • Extrait Kbis si l’entreprise est déjà créée.
  • Bilans comptables et comptes de résultat (si reprise d’une entreprise existante).
  • Contrat de cession du fonds de commerce, bail commercial.
  • Garanties et cautions éventuelles.

Une documentation complète et bien préparée facilite l’étude du dossier et accélère le processus de financement.

Anticiper les garanties demandées

Les banques et investisseurs exigent souvent des garanties pour réduire leur risque. Ces garanties peuvent prendre plusieurs formes :

  • Le nantissement du fonds de commerce, qui permet à la banque de saisir le fonds en cas de non-remboursement.
  • Une caution personnelle, engageant le patrimoine personnel de l’entrepreneur.
  • Une hypothèque sur un bien immobilier, si applicable.

Prévoir à l’avance les garanties à offrir peut faciliter les négociations et renforcer la crédibilité du projet.

Une préparation minutieuse du dossier de financement est la clé pour convaincre les financeurs et sécuriser l’acquisition d’un fonds de commerce dans les meilleures conditions.